Mes racines / my roots

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Madame Joseph Masson

Madame Joseph Masson, née Marie Geneviève Sophie Raymond

Marie Geneviève Sophie Raymond était la fille du marchand Jean Baptiste Raymond et de Marie Clothilde Girardin. Pour plus sur sa famille, pressez ICI.

Marie Geneviève Sophie maria à Laprairie le 6 avril 1818 Joseph Masson, fils d'Antoine Masson et de Suzanne Payfer. Pour plus sur lui, pressez ICI.

Marie Geneviève Sophie et Joseph eurent douze enfants, dont huit survécurent le bas âge et se marièrent. Pour plus sur leur famille, pressez ICI.

Marie Geneviève Sophie mourut à Terrebonne le 30 novembre 1882 et fut inhumé dans le caveau Masson dans l'église Saint-Louis-de-France de Terrebonne le 4 décembre 1882.


Entrée trouvée sur le site internet
du
site historique de l’Île-des-Moulins

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En 1832, Joseph Masson achète la seigneurie de Terrebonne aux enchères pour la somme de 25 150 louis sterling, soit à peine plus que le montant versé par McTavish trente ans plus tôt. Marchand importateur de Montréal, premier millionnaire canadien-français, juge de paix, commissaire, échevin, vice-président du conseil d'administration de la banque de Montréal, cet homme n'a pas froid aux yeux. Homme très occupé, Joseph Masson engage un agent seigneurial pour administrer ses affaires à Terrebonne. Ce nouvel engagé se nomme Germain Raby. Joseph fait construire un nouveau moulin à farine et apporte à Terrebonne une toute nouvelle technologie provenant des États-Unis: la "roue à réaction" (la turbine).

La roue à réaction est une merveille technologique qui remplace la roue à godets. Puisque la roue est immergée, elle ne fige pas dans la glace et peut donc fonctionner à l'année. Cette nouvelle technologie permet de quadrupler la production et de mener une rude concurrence aux autres seigneuries.

Au printemps 1847, un bris amène Joseph Masson à descendre sous le moulin pour analyser le problème. Il prend froid et attrape une maladie infectieuse qui l'emporte quelque temps plus tard. Il laisse dans le deuil ses huit enfants et son épouse, Geneviève-Sophie, qui devient propriétaire de la seigneurie de Terrebonne.

Femme de tête, elle poursuit l'oeuvre de son mari. Elle fait construire un nouveau manoir que les habitants surnomment "le Château Masson" (aujourd'hui, on y retrouve le Collège Saint-Sacrement), le bureau seigneurial d'où Germain Raby peut administrer les affaires de la seigneurie et demeurer avec sa famille ainsi que le Moulin neuf qui devient l'une des trois plus importantes manufactures d'étoffes du Bas-Canada. La seigneuresse fournit également les pierres et le terrain pour la construction d'une nouvelle église pouvant accueillir tous les habitants. De plus, elle devient actionnaire d'un bateau à vapeur, le Terrebonne, qui assure le transport des marchandises, du bétail et des passagers jusqu'à Montréal. Elle fait aussi construire un chemin pavé aujourd'hui appelé la Montée Masson.

C'est sous le règne de cette grande dame que le régime seigneurial est aboli en 1854. Germain Raby devient le premier maire du village de Terrebonne et Geneviève-Sophie Raymond-Masson continue d'investir pour son développement.


Grande bâtisseuse à Terrebonne:
  1. le «bureau seigneurial»


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site historique de l’Île-des-Moulins

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[Le «bureau seigneurial» de Terrebonne] fut construit vers 1850. La seigneuresse de l'époque, Geneviève-Sophie Raymond-Masson, a possiblement donné le contrat à l'architecte John Atkinson. Ce bâtiment représente un bon exemple de l'architecture urbaine du 19e siècle. Son style néo-classique d'inspiration institutionnelle devait servir à présenter une image de richesse et de prestige. Il est le mieux préservé de tous les bâtiments de l'île, car il fut presque toujours habité.

Le bureau seigneurial avait pour fonction d'être le centre administratif de la seigneurie de Terrebonne. Ainsi, plutôt que de se rendre directement au manoir, les censitaires s'arrêtaient au bureau seigneurial pour y payer leurs taxes: les cens et les rentes. C'est aussi dans ce bâtiment que Germain Raby concédait les terres aux nouveaux habitants et recevait les marchands. Le bureau seigneurial était un lieu de rencontre, mais était possiblement le lieu de résidence de la famille Raby. De cette façon, il y avait toujours quelqu'un de présent pour superviser la production aux moulins et s'assurer que tout se passait bien.


  • le «moulin neuf»

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    site historique de l’Île-des-Moulins

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    Le moulin à carder et à fouler la laine est plus communément appelé le Moulin neuf. Construit en 1850 sous les ordres de la seigneuresse Masson et selon les plans de l'architecte John Atkinson, il remplace un autre petit moulin devenu désuet.

    Ce bâtiment d'apparence austère est fait en pierre de taille bosselée, ce qui lui donne du relief. On remarque aussi une multitude de lucarnes sur le toit à deux versants. De plus, les deux tiers de ses fondations sont posées directement sur le lit de la rivière. Ce bâtiment est le plus imposant du site historique de l'Île-des-Moulins.

    Entre 1850 et 1880 (environ), le Moulin neuf a abrité l'une des trois plus importantes manufactures d'étoffes du Bas-Canada en cardant 8,6% de la laine de toute cette région. Une partie du moulin était réservée à l'usage des habitants et l'autre pour les besoins de la manufacture.


  • le «Manoir Masson»

  • Entrée trouvée sur le site internet
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    Collège Saint-Sacrement de Terrebonne

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    [La veuve de Joseph Masson], Sophie Raymond Masson, héritière de la Seigneurie, réalisant un projet que la mort soudaine de son mari avait empêché celui-ci de concrétiser, entreprend bientôt la construction d’une résidence seigneuriale digne de son rang. De 1848 à 1854, l’architecte Pierre-Louis Morin mène à terme le projet de la Seigneuresse. À la Noël 1854, celle-ci prend possession de l’imposant bâtiment, bien vite qualifié de «château» par la population. C’est ce «Manoir Masson» que nous avons le bonheur de pouvoir admirer encore dans toute sa splendeur, un siècle et demi plus tard.

    Pendant près de trente ans, le «château» fut un foyer de vie sociale brillant. Les élites religieuses et politiques s’y retrouvèrent. D’une grande charité, la Seigneuresse vint en aide à Monseigneur Taché dans sa mission de Saint-Boniface. Elle se préoccupa de développer l’instruction sur ses terres (construction du Collège Masson, rue Saint-Louis, tout en haut de la côte de la rue Chapleau, malheureusement détruit par un incendie en 1875 et jamais reconstruit). Elle soutint dans leurs études les jeunes Louis Riel et Adolphe Chapleau, ce dernier natif de Terrebonne et futur Premier ministre du Québec. Dans les dernières années de sa vie, elle participa généreusement à la construction de la nouvelle église paroissiale.

    À sa mort, en 1882, à l’âge de 84 ans, la Seigneuresse légua le Manoir aux Sœurs de la Providence afin qu’on y établisse un «foyer» pour dames de la bonne société. Cet «Hospice Sainte-Sophie» ne dura que cinq ans. Confrontées aux difficultés d’implantation de cette œuvre et excédées par les contestations et tracasseries suscitées par les autres héritiers, les religieuses rétrocédèrent alors à la succession Masson le legs qui leur avait été fait. Le 6 mai 1888, la maison de la Seigneuresse a été fermée et la vie se retira du Manoir pendant quatorze ans.

    Les Pères du Très-Saint-Sacrement, congrégation fondée à Paris par Saint Pierre-Julien EYMARD, en 1856, avaient pris pied en Amérique, à Montréal, en 1890. Ces religieux, voués au culte de l’Eucharistie, ne tardèrent pas à ressentir le besoin d’un endroit où ils pourraient regrouper et former les jeunes recrues qui voulaient embrasser leur genre de vie.

    Or, le 17 avril 1901, le Manoir Masson de Terrebonne était mis en vente aux enchères «à la porte de l’église». Les Pères se sont portés acquéreurs, au prix de 11 750 $, de cette vaste demeure édifiée cinquante ans plus tôt. Dès lors, une nouvelle vie allait animer le Manoir. Après les aménagements nécessaires, le 14 septembre 1902 voyait arriver les 15 premiers jeunes qui venaient s’initier aux lettres grecques et latines ainsi qu’à la littérature française dans ce qu’on appelait alors le «Juvénat Saint Tharcisius».

  • l'église Saint-Louis
  • L'église Saint-Louis-de-France ne fut pas exactement bâtie par Geneviève-Sophie Raymond Masson, mais celle-ci fournit gratuitement les terrains pour l'église et pour le presbytère, ainsi que la pierre de taille utilisée pour ériger l'église. C'est Monseigneur Bourget qui présida aux travaux. Sa construction s'étala de 1877 à 1879. Elle fut consacrée par Monseigneur Fabre, successeur de Monseigneur Bourget. Cette église était devenue nécessaire puisque l'ancienne de 1734 était devenue désuète.

    L'intérieur actuel de l'église a été malheureusement rénové plutôt que restauré en 1953. Il ne reste plus que des photos pour nous présenter l'église telle que connue par ses bâtisseurs.

    La crypte de l'église est le lieu d'inhumation de bien des membres de la famille Masson, y compris Jaque Masson et son épouse Gilberte Beaulieu, ainsi que leurs fils Philippe et Robert Masson.


    Au manoir seigneurial de Terrebonne, lundi, le 30 novembre dernier, Madame Marie Geneviève Sophie Raymond, veuve de feu l’honorable Joseph Masson, ancien membre du Conseil législatif.

    Le service aura lieu lundi, le 4 courant, à 9 ½ heures a.m., dans l’église de Terrebonne.

    Les parents et amis sont priés d’y assister sans autre invitation.

    La Minerve,
    vendredi 1er décembre 1882,
    page 2.

    Au manoir seigneurial de Terrebonne, lundi, le 30 novembre dernier, Madame Marie Geneviève Sophie Raymond, veuve de feu l’honorable Joseph Masson, ancien membre du Conseil législatif.

    Le service aura lieu lundi, le 4 courant, à 9 ½ heures a.m., dans l’église de Terrebonne.

    Les parents et amis sont priés d’y assister sans autre invitation.

    Un train spécial du chemin de fer du Nord sera mis à la disposition des personnes qui désireront assister aux funérailles. Il laissera la station d’Hochelaga à 8 heures A. M. précises et reviendra à Montréal après le service.

    La Minerve,
    samedi 2 décembre 1882,
    page 2.
    et
    La Minerve,
    lundi 4 décembre 1882,
    page 2.


    MADAME MASSON

    Les funérailles de madame Masson ont eu lieu hier, à Terrebonne, avec la plus grande pompe et au milieu d’un des concours les plus imposants. Il n’y avait pas moins de mille étrangers, venus de Montréal, ou du voisinage, et le cortège funèbre comprenait près de quinze cents personnes.

    Un train spécial avait emporté, à huit heures et demie, hier matin, les invités de Montréal, au nombre de trois à quatre cents, et il y avait des représentants de toutes les parties du comté de Terrebonne et du district environnant. On était venu de tous les points où s’est exercée pendant si longtemps la munificence charitable de madame Masson.

    Le cortège se mit en marche à dix heures et quart, et quitta le château pour se rendre à l’église.

    Le deuil était conduit par l’honorable M. L. R. Masson, et par son frère, M. J. Masson, ainsi que leurs enfants. Les coins du poêle étaient portés par les honorables MM. Chapleau et de Boucherville, et MM. E. Barbeau, G. M. Prévost, A. Dumas et J. Oliva.

    On remarquait en outre, parmi les personnes présentes, les honorables MM. Trudel, Thibodeau, Bellerose, sénateurs; Taillon, orateur de la chambre d’assemblée; Beaudry, maire de Montréal, Archambault, Ross, Lacoste, conseillers législatifs; Beaubien, Desjardins, MP, Thomas White, MP, Marion, et un grand nombre d’autres citoyens distingués.

    La levée du corps fut faite, à la porte de l’église, par le R. P. Turgeon, S.J.

    Mgr Grandin, évêque de Saint-Albert, officia à la messe, assisté de M. l’abbé Gratton, curé de Mascouche, confesseur de madame Masson, et de MM. les abbés Tanguay et Dumesnil. Le choeur du Gésu, avec orchestre, était à l’orgue et exécuta, sous la direction de M. Couture, la messe de Requiem de Cascioli.

    Mgr l’évêque de Montréal assistait au trône, et fit lui-même l’absoute.

    Outre les deux prélats, on voyait dans le choeur les ecclésiastiques dont voici les noms: les RR PP Ferrare, S J, chapelain du couvent du Sacré-Coeur, Jones, S J Bélanger et Michaud, de l’asile des Sourds-Muets du Mile-End, Bernard, O M I; et MM. les abbés Labelle, curé de Saint-Jérôme; Picard, du Séminaire de Saint-Sulpice; Nantel et Labonté, du Séminaire de Sainte-Thérèse; Villeneuve et Gaudet, du Collège de l’Assomption; Gratton, curé de Mascouche; Demers, de Sainte-Anne des Plaintes; L. J. Lauzon, chapelain de la prison des femmes; Leclaire, de la Longue-Pointe; Huot, de Saint-Paul l’Hermite; Dumesnil, de Saint-Hyacinthe; Mathieu, de Saint-François de Salles; Vaillant, de Montréal; Brault, de Sainte-Sophie; Brosseau, de l’Épiphanie; Prévost, de la Côte Saint-Paul; Lévêque, du Sault-au-Récollet; Piché et Viger, de Terrebonne, etc., etc.

    L’église était tendue de superbes décors de deuil, dignes d’une église de ville, et encombrée de fidèles.

    Après l’absoute, le cercueil fut descendu dans la crypte de la famille Masson, au dessous du banc seigneuriale, et déposé à l’endroit même où reposaient déjà les restes de feu l’honorable M. Masson.

    Madame Masson laisse à Terrebonne et dans le district de Montréal un souvenir qui ne s’effacera pas de longtemps et que la génération actuelle transmettra à la génération suivante. On a la preuve de ce qu’elle était, du rôle qu’elle jouait, dans l’éclatante démonstration qui vient d’avoir lieu et dont aucune femme, dans notre pays, n’avait encore été l’objet.

    Ceux qui ne connaissaient qu’imparfaitement madame Masson peuvent se demander avec quelque étonnement, en présence d’une pareille manifestation, ce que la vie de cette femme offrait de si extraordinaire pour rassembler autour de son cercueil une telle réunion de sommités ecclésiastiques, politiques, sociales, à côté de cette masse de populaire. Ceux qui, au contraire, ont connu et put apprécier la noble morte, ne sont aucunement surpris et trouvent l’explication de ce qui arrive dans le caractère élevé de la haute position et dans les actes de madame Masson.

    C’était vraiment une femme distinguée, dans la plus forte exceptation du mot. C’était une grande dame et une grande chrétienne, et ces deux qualités se manifestaient et se fondaient si bien en elle qu’on pouvait la considérer comme la personnification de l’une et de l’autre.

    Restée, après la mort de son mari, à la tête d’une grande fortune – la valeur de la succession Masson se chiffrant par environ deux millions de piastres, ou dix millions de francs – madame Masson commença immédiatement à jouer un rôle remarquable qu’elle a rempli jusqu’à sa mort sans se démentir un instant, avec une fermeté d’action, une hauteur de vue, une sûreté de jugement qui ne se rencontrent guère à ce degré chez les femmes. Elle se donna pour mission de faire le bien, le plus de bien possible, d’être utile aux autres dans la mesure que permettaient ses grandes ressources, comme si elle n’eût accepté son immense fortune qu’à titre de dépôt qu’elle devait faire fructifier pour le ciel; comme si véritablement elle n’eût été que l’administratrice de cette fortune pour les pauvres et pour les institutions charitables. Pour trouver à la comparer sous ce rapport, il faut remonter au temps des femmes héroïques dont les grands noms sont liés à l’établissement de la colonie et dont les fondations admirables ont traversé les siècles.

    Sait-on combien d’établissement religieux ou charitables elle a fondés ou fortement aidés? Il y a entre autres:

    • Le collège Masson;
    • L’asile des sourds-muets du Mile-End
    • Le couvent de la Providence à Saint-Vincent de Paul;
    • L’église actuelle de Terrebonne;
    • Le nouveau couvent de la Congrégation à Terrebonne;
    • Le nouvel asile des Sourds-Muets à Terrebonne;
    • Le couvent de Mascouche, etc., etc.

    Elle a coopéré, de plus, à une quantité d’autres oeuvres, et entre autres aux missions sauvages du Nord-Ouest, pour lesquelles cette admirable femme n’a pas donné moins de deux mille piastres. Aussi les missionnaires de là-bas étaient-ils dignement représentés hier par un de leurs chefs mêmes, l’officiant à la messe funèbre, Mgr Grandin, le vieil ami de madame Masson et l’un des principaux dispensateurs de ses charités.

    Les sommes versées aussi par elle entre les mains de Mgr Taché, et que celui-ci a placées au Manitoba, ont tellement fructifié depuis que leur provenance vaut aujourd’hui près d’un million, par suite du développement de ce pays, et servent au dévoué archevêque de Saint-Boniface à fonder de nouveaux établissements.

    Peu de temps avant de mourir, madame Masson avait encore donné une somme considérable aux commissaires d’écoles de Terrebonne, pour aider à la création d’un nouveau collège commercial. Elle avait donné aussi cent arpents de terre pour l’asile des sourds-muets de la même localité.

    Elle donnait toujours et sans cesse, du reste, à tous ceux qui s’adressaient à elle et qui méritaient ses secours. Elle était associée aux oeuvres multiples de Mgr Bourget dans le diocèse de Montréal, et était restée jusqu’à la fin en grands rapports d’amitié avec ce pieux et vénérable prélat, qui l’a assistée dans ses derniers moments.

    À Terrebone, autour d’elle, elle répandait à profusion ses bienfaits. Elle était le refuge des malheureux et des pauvres. Jamais on ne s’adressait à elle en vain. Jamais elle ne refusait de soulager une infortune. Elle nourissait les indigents, soignait ou faisait soigner à ses frais les malades pauvres, veillait sur la paroisse comme si Dieu l’eût chargée de pourvoir aux besoins de tout ce qu’il y avait de nécessiteux et d’infortunés.

    C’est en ces oeuvres, à ces largesses qu’elle étendait à tout le district et même au Nord-Ouest, que passait la plus grande partie de ses revenus de millionnaire. Elle faisait cultiver, en arrière de sa demeure, deux vastes fermes, dont le produit aller tout entier aux couvents de Mascouche et de Saint-Vincent de Paul. Elle a fait instruire nombre de jeunes gens pauvres de sa paroisse, et a protégé d’autres qui ont fait depuis leur marque dans la société. Elle était, en un mot, la grande bienfaitrice, la providence de cette région.

    Elle vivait elle-même largement, mais sans aucune ostentation, dans le splendide château qui lui servait de demeure et qu’elle habitait avec sa soeur, Madame Deschambault. Ce château, à six lieues de la ville, est assurément la plus belle habitation de campagne du pays, sans excepter Spencer Wood, résidence du lieutenant-gouverneur, ni Rideau Hall, résidence du gouverneur général. Il mesure cent cinquante pieds de long sur soixante-quinze de large. Il est à trois étages anglais et en pierre de taille. L’intérieur est d’une grande somptuosité, distribué et décoré avec un goût exquis, et une richesse du meilleur goût. Il a coûté près de quatre-vingt mille piastres. Il est pourvu d’une usine à gaz spéciale et d’une fournaise à eau chaude. Madame Masson y avait un riche oratoire, orné de tableaux de maîtres d’une grande valeur, et où M. l’abbé Gratton, son confesseur, diait la messe fréquemment.

    On dit que cette aristocratique demeure a été léguée par la défunte aux Soeurs de la Providence. Ce serait un dernier don à placer sur la liste de ceux qu’elle a faits de son vivant.

    Est-il possible de trouver une existence de femme aussi dignement remplie, si ce n’est parmi celles dont la religion transmet le souvenir aux fidèles et qu’elles leur offrent comme modèles à suivre.

    Madame Masson avait reçue du Ciel la richesse matérielle. Mais elle avait aussi reçu la richesse de l’âme et de l’intelligence, la richesse du coeur, qui ont fait qu’elle s’est servi de ses biens que pour les autres. Les riches comme elles sont plus que rares.

    Les héritiers de sa fortune sont ses enfants et petits-enfants:

    1. M. Armand Masson et Mde de Chastenay, de Paris, enfants de feu M. Wildrid Masson, qui était l’aîné de la famille;
    2. M. Joseph Edouard Masson et M. René Masson, de Terrebonne, enfants de feu l’honorable M. Edouard Masson, ancien conseiller législatif, le deuxième fils;
    3. M. Jean Paul Masson, de Terrebonne, le troisième fils;
    4. L’honorable M. L. R. Masson, sénateur, ex-ministre fédéral, de Terrebonne, quatrième fils;
    5. M. Louis Masson de Terrebonne, cinquième fils;
    6. Les deux jeunes enfants de feu M. Henri Masson, de Montréal, sixième fils;
    7. Mme E. Bossange, et
    8. Mme Léon Douvreleur, de Paris, fille de la défunte.

    Le bien de chacun des huit chefs de famille est évalué à trois ou quatre mille louis de revenu.

    La Minerve,
    mardi 5 décembre 1882,
    page 2.

    Entrée de Geneviève Masson au recensement de 1851 à Terrebonne

    Village de Terrebonne (sous-district no 511), Comté de Terrebonne (district no 32)
    page 33; feuille 15ième

    seigneuresse
    Nom état matrimonial sexe âge position: sociale ou familiale
    Marie Geneviève Sophie Raymond veuve F 53ième année
    Jean Paul Romuald Masson . M 20ième année .
    Louis H. R. Masson . M 14ième année allant à l'école
    Archange Bibeau Veuve F 57ième année .
    Marie Constantino . F 20ième année .
    Caroline Sabourin . F 17ième année .

    Les Masson habitent une maison en pierre d'un étage; ils possèdent deux autres maisons non habitées; lechâteau est alors en construction.

    Entrée de Geneviève Masson au recensement de 1881 à Terrebonne

    Nom état matrimonial sexe âge position: sociale ou familiale
    Geneviève Masson veuve F 82 veuve de Joseph Masson
    Angélique Deschambault veuve F 69 soeur de madame Masson
    Latitia Deschambault . F 37 nièce de madame Masson
    Marguerite Beauséjour . F 69 cuisinière


    Jacques Beaulieu
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